lundi 12 juillet 2021 à 19h57
Depuis 2016, Tissot est à nouveau le chronométreur officiel du Tour de France. La même année, la marque d'horlogerie est également devenue chronométreur officiel de la Vuelta a España et en 2020 Tissot est devenu maître absolu en chronométrage dans les Grands Tours, en rajoutant le Giro d'Italia à la liste. La particularité de Tissot est que l'horlogiste n'associe pas juste son nom à ce rôle mais effectue réellement la prestation de chronométrage, comme on le verra dans cet article.
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Les contraintes et les conditions du chronométrage sur le Tour de France
Quand on dit chronométrage, on dit précision et Tissot a donc sa réputation à défendre dans ce contexte. Sur un événement itinérant comme le Tour ce sont pas moins de 8 chronométreurs, et des chronométreurs supplémentaires sur les contre-la-montre (jusqu'à 16), qui sont à l'oeuvre pour y arriver. Le chronométrage sur le Tour représente 2 tonnes de matériel qu'il convient de déplacer d'étape en étape.La précision est de rigueur, mais la rapidité également. Pour que le tout se déroule dans de bonnes conditions et sans attente après l'arrivée il s'agit là de disposer d'experts en cyclisme pour ce qui concerne les chronométreurs : sont attendus dans les 5 secondes après l'arrivée les 3 premiers, dans les 10 secondes le classement complet de l'étape en version provisoire et dans les 15 secondes le classement général provisoire - puisque la TV est alors encore en direct et le podium se prépare pour la cérémonie protocolaire ; les classements sont bien sûrs validés par le jury des commissaires du Tour de France pour obtenir le classement définitif.
Historiquement d'autres partenaires du chronométrage faisaient alors appel à des sous-traitants sans aucun lien avec la marque d'horlogerie. Chez Tissot ce n'est pas le cas. En effet, même si on peut voir sur le Tour la présence d'un prestataire au nom de Swiss Timing, il s'agit en fait d'une filiale de Swatch Group, tout comme Tissot, et c'est donc bien la même entreprise qui donne son nom au rôle chronométrage sur le Tour de France que celui qui le réalise, depuis l'arrivée de Tissot en
Comment fonctionne le chronométrage, à l'arrivée d'une étape en ligne ?
Sur la ligne d'arrivée, différents systèmes sont en place (et communiquent entre eux), afin de déterminer avec précision le classement de l'étape. En effet, une antenne connectée à un décodeur permet d'identifier les coureurs grâce à leur transpondeur. Ces identifications sont envoyées à un ordinateur dans la salle de contrôle du chronométrage qui s'appelle chronopôle. Au niveau du chronopôle on trouve également plusieurs caméras qui servent à la réalisation de la photo finish.Ce dispositif est installé chaque jour, au départ, au sprint intérmédiaire, au point des 3 derniers kilomètres et à l'arrivée de l'étape; pendant trois semaines.
La difficulté sur une épreuve cycliste, comme le Tour de France, réside donc surtout dans le fait qu'il s'agisse d'une épreuve sportive itinérante et que le dispositif de chronométrage doit donc être mis en place quotidiennement, en s'adaptant au contexte qui peut être différent d'un jour à l'autre.
De l'histoire jusqu'aux innovations
La première photo finish destinée aux juges a été mise en place en 1948 alors qu'il a fallu attendre 1970 pour que les diffuseurs TV puissent disposer des temps intermédiaires et mesurer les écarts à la seconde sur les contre-la-montre. En 1972 les média accèdent alors aux écarts dans les cols alors qu'en 1980 est mise en place la première cellule photo-électrique sur la ligne d'arrivée, pour mesurer la vitesse d'un vainqueur lors d'une arrivée au sprint.En 1991 le système photo finish évolue et fonctionne alors avec un moniteur et une cassette vidéo alors que ce n'est qu'en 1992 que l'on découvre pour la première fois les résultats diffusés en temps réel sur les chaînes TV, grâce au passage à l'ère digitale du chronométrage.
En 1995 la photo finish passe alors à 1000 images par seconde (chaque image correspondant alors à un écart d'un millième de seconde). Les transpondeurs font également leur apparition, avec une précision au centième de seconde, pour l'arrivée et pour les temps intermédiaires en contre-la-montre comme sur les étapes en ligne. En 2006, la vitesse d'acquisition de la photo finish passe à 2000 images par seconde.
La dernière innovation concerne toujours la performance de la photo finish, avec un scan continu de la ligne d'arrivée de 10.000 images par seconde, ce qui permet de déterminer avec une précision extrême qui passe la ligne en premier. La précision obtenue est actuellement de l'ordre du millimètre. C'est depuis 2014 que cette vitesse a été atteinte.
Quelques précisions sur la photo finish
Afin de réaliser la photo finish, Tissot installe pas moins de 3 caméras sur la ligne d'arrivée : deux côté chronopôle en redondance l'une de l'autre et une qui est en face et qui offre un autre angle de vue en cas de besoin.Le transpondeur sur le vélo permet de déterminer plus rapidement l'ordre d'arrivée, mais n'est pas un élément officiel puisqu'il n'est pas suffisamment précis (seule la photo finish est officielle). Par ailleurs, sur un vélo de remplacement (en cas d'ennui mécanique par exemple, lorsque le coureur se fait dépanner par son équipe ou par le dépannage neutre) il n'y a pas de transpondeur et le passage du coureur sur la ligne d'arrivée n'est donc pas enregistré dans le système sur base des transpondeurs. Celui-ci permet donc seulement d'accélérer l'établissement du classement.
Sur un Tour de France, les chronométreurs déterminent donc presque 4000 fois l'ordre d'arrivée d'un coureur (21 étapes fois 184 coureurs) : en effet, c'est sur la base de la photo finish qu'est déterminé l'ordre d'arrivée et donc le classement de chaque coureur.
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Une adaptation aux contraintes qui peuvent évoluer pendant l'étape
Parfois, des faits imprévus peuvent faire en sorte que le dispositif installé sur la ligne d'arrivée ne puisse pas servir à l'établissement du classement de l'étape.Le plus récemment on aura en tête l'année 2019 avec l'arrivée à Tignes où, à cause de la grêle et d'une coulée de boue, il a été décidé de juger l'arrivée au sommet du col de l'Iseran, au lieu de l'arrivée à Tignes : c'est quelque chose qui n'est pas vraiment prévu et où aucun élément technologique n'est donc disponible pour déterminer l'ordre d'arrivée. Ce sont alors les juges qui ont dû le déterminer, ce qui a été possible puisqu'il s'agissait d'une arrivée au sommet et donc pas en sprint massif, auquel cas cela aurait été impossible.
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2 commentaires | 3138 vues
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a savoir que la chaud de fond, Le locle, Morteau candidatent pour accueillir le tour en 2022. Comme beaucoup, me direz vous.
des toutes petites fumées... mais il y a bien une candidature pour 2022
(le siège et les usines de tissot sont à la chaud de fond et au locle)
| steph70 | jeudi 15 juillet 2021 om 16h45
Le sujet semblait prometteur mais je reste sur ma faim. Comment le chronométrage est-il géré au sommet d'une montagne ? Les écarts-temps restent constants alors qu'un coureur grimpe au ralenti pendant que l'autre descend à 80 km/h. Avec dix minutes d'écart, les temps sont cohérents quand les deux sont dans la même pente, en attendant les temps sont bricolés, d'ailleurs en attendant qu'ils soient dans la même pente il n'y pas de saut de chrono, tout est lissé. Par des algorithmes, par les chronométreurs humains ? Idem pour les distances, il y a un lissage. Idem quand un coureur est dans la plaine et que l'autre est déjà dans la pente ! Les temps et distances semblent fantaisistes pendant un laps de temps. Merci pour dévoiler l'astuce.
| Joseph | jeudi 13 juillet 2023 om 16h10