lundi 07 décembre 2009 à 01h13

Alors qu'A.S.O. et l'UCI ont réussi à s'entendre de nouveau depuis août 2008 (voir mon article "Le Tour de France et l'UCI de nouveau amis ?) - et que l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) avait alors collaboré avec l'UCI pour les contrôles anti-dopage notamment sur le Tour de France - la guerre est maintenant ouverte entre l'UCI et l'AFLD.

Tout a commencé par un rapport de l'AFLD, rendu public début octobre.

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Le rapport de l'AFLD sur les dysfonctionnements dans les contrôles anti-dopage sur le Tour de France 2009

Le 5 octobre dernier, l'AFLD a rendu public un document de 10 pages établi sur la base des rapports de deux médécins sur le Tour de France 2009. Ce document, envoyé à l'UCI, à l'Agence Mondiale Antidopage (AMA), au Ministère de la santé et des sports et à A.S.O. est également arrivé le même jour entre les mains du journal Le Monde.AFLD - agence française de lutte contre le dopage

C'est ainsi que tout le monde a pu découvrir, en même temps que l'UCI, ce que l'AFLD pense des contrôles anti-dopage effectués par l'UCI et que les contrôleurs ont - selon l'AFLD - favorisé l'équipe Astana.

Le même jour, l'UCI a répondu dans un communiqué de presse, indiquant qu'il était inacceptable que l'AFLD rédige et publie un rapport unilatéral et que ce rapport a été envoyé en même temps à la presse qu'à l'UCI, tout en mettant en doute la fiabilité et le professionnalisme de l'AFLD.

Dans le même communiqué de presse, l'UCI a notamment rappelé que suite aux doutes émis précédemment par l'AFLD, elle avait déjà mené une investigation sur le traitement réservé à l'équipe Astana, qui avait clairement démontré que cette formation n'avait aucunement été favorisée.

Dans le rapport de l'AFLD on trouvait notamment les accusations suivantes :
  • l'UCI n'a pas garanti le caractère inopiné des tests anti-dopage car
    - ses contrôleurs en parlaient à voix haute en lieu public
    - l'UCI n'a pas systématiquement utilisé des chaperones pour accompagner les coureurs après les avoir informés d'un contrôle anti-dopage le matin avant départ
    - la liste des coureurs qui devaient se présenter pour un contrôle anti-dopage était affichée trop tôt (30 minutes avant l'arrivée)
    - ses contrôleurs auraient notifié un coureur qu'il devait se présenter pour un contrôle anti-dopage avant le départ de l'étape contre la montre par équipes de Montpellier
  • l'UCI n'a pas correctement utilisé les chaperones car 3 d'entre eux n'avait pas les chasubles marqués chaperone
  • l'UCI n'a pas fourni assez de formulaires de Notification
  • l'UCI n'a pas garanti le contrôle anti-dopage dans les délais imposés après la notification :
    - certains coureurs ont pu se présenter au contrôle anti-dopage plus de 30 minutes après la notification
    - le contrôle anti-dopage a été retardé de 45 minutes le matin du 11 juillet
    - le contrôle anti-dopage des coureurs d'Astana n'a pas pu avoir lieu le 25 juillet
  • les contrôleurs de l'UCI ont qualifié, à tort, de contrôles hors compétition ceux pratiqués le matin ou le soir dans les hôtels, ce qui est lourde de conséquences selon l'AFLD car la liste des substances interdites hors compétition est beaucoup plus restreinte que celle des produits prohibés en compétition et exclut ainsi de fait la recherche des stimulants ou des corticoïdes
  • l'UCI a permi une personne non autorisée à assister à la collection d'un échantillon de Lance Armstrong
  • l'UCI n'a pas garanti le stockage et le transport des échantillons dans de bonnes conditions
  • Lance Armstrong a pu avoir plus de temps avant la collection d'échantillons, lui permettant ainsi de se réhydrater
  • l'équipe Astana a été privilégiée car
    - ses coureurs ont toujours été contrôlés en dernier
    - les whereabouts des coureurs d'Astana avant le Tour n'étaient pas toujours disponibles
En gros, l'AFLD faisait croire que l'UCI créait des conditions privilégiées pour Lance Armstrong et ses coéquipiers d'Astana.

Dès le 5 octobre, l'UCI annonçait dans son communiqué de presse vouloir étudier la possibilité de collaborer avec un partenaire neutre pour les contrôles antidopage sur sol français et donc ainsi se passer de l'AFLD.

La réponse de l'UCI au rapport de l'AFLD

UCI - union cycliste internationaleLe 30 octobre l'UCI annonçait alors fièrement avoir publié la réponse aux accusations de l'AFLD dans un document de 12 pages (le rapport de l'AFLD faisait 10 pages).

Dans ce document l'UCI rappelait les principes d'un partenariat et ce dans le contexte du partenariat entre l'AFLD et l'UCI en ce qui concerne les contrôles anti-dopage sur le Tour de France 2009. Le contrat de partenariat signé le 10 juin 2009 définissait la collaboration entre l'UCI et l'AFLD, selon l'UCI uniquement pour montrer la bonne collaboration internationale en ce qui concerne les contrôles anti-dopage sur le premier événement cycliste mondial. En effet, l'UCI soulignait ne pas avoir besoin de l'AFLD pour faire les contrôles anti-dopage sur le Tour !

Dans le cadre du partenariat l'AFLD fournissait les médécins préleveurs qui assistaient les contrôleurs de l'UCI. Par ailleurs, l'UCI et l'AFLD s'étaient mis d'accord pour effectuer des tests ciblés avant et pendant le Tour.

Le document de l'UCI continuait en indiquant que l'AFLD n'est pas le meilleur de la classe non plus et que l'agence devrait peut-être commencer par améliorer des choses en interne plutôt que d'attaquer les autres. Les deux exemples donnés par l'UCI concernaient
- le peu de tests hors compétition avant-Tour que l'AFLD a effectué, tout en indiquant sur 13 tests, 6 ont été effectués sur des coureurs français dont 5 de la même équipe. Ces 5 échantillons n'ont pas pu être testés car ils ont été envoyés au laboratoire d'analyse avec les noms et coordonnées des coureurs, ce qui va à l'encontre de la règle de l'anonymat des échantillons
- le fait qu'un représentant de l'AFLD a évoqué avec un salarié d'A.S.O. les problèmes qu'il y a eu lors du prélèvement d'un échantillon d'un des coureurs sur le Tour de France 2009 alors que le règlement impose une confidentialité sur ce qu'il s'est passé lors d'un tel prélèvement
Finalement l'UCI indique que les médécins qui auraient dû se rendre à différents événements de l'UCI en France ne s'y sont pas présentés, empêchant ainsi tout contrôle anti-dopage sur ces événements.

Finalement, le document de l'UCI revient une par une sur les accusations de l'AFLD. Je vous laisse découvrir les réponses de l'UCI par vous-même.

Suite à cette réponse, l'AFLD s'est contenté de faire un bref communiqué de presse indiquant que L'AFLD a pris connaissance des réponses de l'UCI à son rapport sur le Tour de France 2009.
Elle remettra des observations détaillées sur les réponses de l'UCI au Ministre chargé des sports, à l'UCI et à l'Agence mondiale antidopage. D'ici là, elle s'abstiendra de tout commentaire public sur ces questions
.
Il s'agit là effectivement de la dernière communication en public sur le sujet de la part de l'AFLD.

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L'UCI fera le Tour de France 2010 sans l'AFLD

Début décembre Pat McQuaid (photo), le président de l'UCI, siégeait pour la première fois au comité exécutif de l'Agence Mondial Antidopage (AMA ou en anglais World Anti Doping Agency - WADA) en tant que représentant du mouvement olympique. A cette occasion il a fait savoir, dans une interview accordée à L'Equipe, que l'UCI compte procéder aux contrôles anti-dopages sur le Tour de France 2010 sans le concours de l'AFLD : (en 2009) on a vraiment essayé de trouver des moyens de collaborer avec l'AFLD, mais ils ont tout fichu par terre quand ils ont ébranlé nos positions et nos méthodes en rendant public un rapport qui aurait dû rester entre l'UCI et l'AFLD.

Il continue alors par dire qu'il n'a plus confiance en l'AFLD sous le régime actuel (avec Pierre Bordry à la tête de l'agence française), mais que l'UCI n'a pas de problème à travailler avec le laboratoire de Châtenay-Malabry, qui est un très bon labo, l'un des meilleurs du monde. Ou encore plus que les règles ou les règlements, je crois que ce sont les personnes qui posent problème ....

WADA - world anti doping agency / AMA - agence mondiale antidopageA la même occasion Pat McQuaid a annoncé la continuation du passeport biologique générique selon les règles de l'AMA, alors qu'à la création du passeport biologique par l'UCI il y avait encore eu de grosses tensions avec l'AMA. Là aussi il s'agissait selon Pat McQuaid d'un problème de personne plutôt que de l'instance : L'UCI avait juste un petit problème avec l'ancien président de l'AMA (Richard Pound), qui était, à tort, trop critique à notre égard au sujet de la lutte antidopage. Il a utilisé de nombreuses occasions pour essayer de discréditer notre travail ou encore Quand l'AMA a pris la décision de ne plus collaborer, c'était une décision politique (suite à la plainte déposée par Hein Verbruggen, ancien président de l'UCI, contre Richard Pound, ex-président de l'AMA pour propos injurieux continus).
Au sujet de la fusion du passeport biologique de l'UCI avec le Passeport biologique de l'Athlète de l'AMA crée à l'occasion des réunions de son Comité exécutif et de son Conseil de fondation les 1er et 2 décembre à Stockholm (Suède) et permettant le suivi longitudinal d'un certain nombre de variables biologiques d'un sportif permettant de faciliter la détection du dopage, McQuaid a expliqué que Nous avons déjà un passeport et il marche très bien mais, d'un autre côté, l'Agence a continué à étudier les protocoles. Dès que leurs protocoles définitifs seront prêts, nous les appliquerons à notre passeport pour nous conformer à leurs recommandations. Impossible de toute façon d'avoir deux ou trois types de passeports.

En réponse aux propos de Pat McQuaid, Pierre Bordry, président de l'AFLD, a dit à L'Equipe : Je ne veux pas rentrer dans une polémique personnelle avec les instances dirigeantes de l'UCI qui pourrait occulter le fond du débat. Je leur rappelle que l'AFLD n'a pas manqué de les alerter, en direct pendant la compétition, en juillet 2009, des dysfonctionnements dans l'organisation des contrôles pendant le Tour de France au regard du Code Mondial antidopage. Il ne peut pas être dit que les faits ont été découverts dans un rapport public en octobre 2009. Ce qui compte pour l'avenir, c'est de corriger ces dysfonctionnements.

Selon L'Equipe, l'AFLD aurait proposé à l'AMA d'examiner les documents qui attestent du manque de professionnalisme des représentants de l'UCI mais que l'AMA n'a pour l'instant pas donné suite à cette proposition.

Finalement L'Equipe explique que l'AFLD pourrait difficilement être écartée des contrôles antidopage sur le Tour de France car Rama Yade, la sécretaire d'Etat aux Sports, a indiqué ne pas imaginer le Tour sans l'AFLD mais également car le Code Mondial antidopage indique effectivement, comme le dit l'UCI, que les fédérations internationales sont responsables des mesures de lutte contre le dopage lors des manifestations qu'elles organisent (l'UCI donc sur le Tour de France) tout en donnant aux agences nationales (en l'occurrence l'AFLD) le droit de demander à effectuer des contrôles supplémentaires. Si jamais l'UCI refuse ce droit, l'AFLD pourrait s'adresser à l'AMA pour un arbitrage. L'Equipe rappelle à juste titre que l'AFLD n'a pas hésité à le faire - avec succès - lors du récent tournoi de tennis de Bercy.

La guerre des mots est donc ouverte ... à voir ce que ça donnera réellement sur le Tour de France 2010 !

door Thomas Vergouwen
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2 commentaires | 4016 vues

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Commentaires

Il y a actuellement 2 commentaires !
  1. Je ne crois pas qu' ASTANA EST été previlégié par apport aux controles anti dopage car la ou j étais placé a ANNECY , car les chaperones comme vous les appellés je les ai vu accueillir les coureurs a l arrivée pour les emmenés au controle........pffff..!! qu ils arrêtent avec ca , je ne crois pas qu Amstrong soit assez con pour se dopé sachant qu il serait talonné a ce sujet..qu il lui foute la paix ;

    | vaucaire Nath | mercredi 23 décembre 2009 om 21h11

  2. l UCI de mac quaid/verbruggen est corrompue

    | charles simons | lundi 24 mai 2010 om 23h35

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