mardi 10 décembre 2013 à 09h00
Il y a quelques semaines, plusieurs sites évoquaient la réforme du cyclisme professionnel sur la base d'un projet présenté par l'UCI à l'occasion des Championnats du Monde à Florence en septembre dernier. Ces sites mentionnaient alors cicloweb.it comme source et on pouvait donc croire à une fuite .. il n'en était rien !
Maintenant que ce projet est présenté dans les différentes instances dirigeantes du cyclisme des différents pays, velowire.com vous propose de regarder ce projet avec un oeil critique ...
La source du document officiel du projet de réforme
Comme je l'indiquais, différents sites mentionnaient cicloweb.it comme source du document officiel qui servait à présenter les principaux éléments de la réforme du cyclisme professionnel. Il est vrai que le site italien a publié un article le 30 octobre dernier qui présente le projet, mais il ne s'agit pas - comme on pouvait le croire en lisant d'autres sites - d'une fuite non expliquée par ce site mais simplement du fruit de l'oeil averti du journaliste qui a écrit l'article. En effet, celui-ci surveille visiblement les publications sur le site de la Lega del Ciclismo Professionistico, ou la Ligue Nationale du Cyclisme italienne, puisque c'est simplement un article officiel de ce site, qui fait probablement suite à une présentation du projet lors d'une réunion de l'instance qui représente le cyclisme professionnel en Italie.Pas de fuite donc mais une publication officielle qui a fait parler d'elle ! En effet, pour la première fois, le document arrivait dans les mains du grand public et ce souvent même avant la présentation officielle dans les instances dirigeantes du cyclisme dans d'autres pays. Pour donner l'exemple, le projet a été présenté seulement en deuxième moitié de novembre en France !
L'auteur de l'article de la Ligue italienne ne s'aventure pas dans le jugement du projet, se limitant simplement à la conclusion comme quoi le contenu de la réforme a pour but de profondément modifier la structure mais aussi les traditions du cyclisme (!) et que rien ne sera comme avant. L'article termine avec la conclusion comme quoi le débat sera bientôt ouvert sur la question s'il s'agit d'un changement positif ou négatif et l'auteur espère que pour le cyclisme et surtout pour les fans (qui sont un peu laissés à l'écart dans l'analyse de l'UCI) ce sera un changement positif ... On n'en est pas si sûr !
L'origine de la réforme
La réforme présentée dans ce document fait suite à de premières analyses réalisées entre novembre 2011 et mars 2012 qui ont donné lieu à la définition du common ground, les grandes lignes sur lesquelles les parties consultées se sont mises d'accord.Il y a alors eu plusieurs réunions (dont une sur la base d'une étude réalisée par l'Institut des Sciences du Sport de l'Université de Lausanne [ISSUL]) dont les conclusions ont été consolidées lors d'une réunion des stakeholders du cyclisme à Naples le 2 mai 2013. Le résultat de cette réunion était un accord cadre de la réforme.
En parallèle, Deloitte, prestataire habituel de l'UCI, a mis en place -sur demande de l'UCI- une consultation des parties prenantes du cyclisme, coureurs, équipes, organisateurs de courses, sponsors, institutions sportives, les média et des fans. Cette consultation, sous le titre "A Bright Future for Cycling" devait traiter 4 pilliers du cyclisme : la globalisation, le dopage, les coureurs et le calendrier sportif. Elle avait lieu au mois de mars de cette année, avec des consultations spécifiques des coureurs la veille de Paris-Nice et la veille du Tirreno-Adriatico (auxquelles à chaque fois seulement une douzaine de coureurs a participé) et une enquête en ligne, en libre accès, que n'importe qui pouvait remplir du 21 février au 15 mars.
De ces consultations, dont l'enquête en ligne a obtenu 6.369 réponses dont 5.638 du "public" en provenance de 73 pays, Deloitte a compilé un imposant rapport de 103 pages.
En ce qui concerne le calendrier cycliste, le rapport mettait en avant la conclusion que les courses UCI WorldTour doivent être les "meilleures courses" avec les "meilleurs coureurs". Quand on regarde un peu plus en détail on se rend néanmoins compte que la majorité qui s'est exprimée ainsi sur ce sujet ne représente que 51% des répondants du grand public (et n'est donc qu'une toute petite majorité). Par ailleurs, le système des points (individuel et par équipes) semble être compris par seulement environ 30% du public qui -en conséquence- ne comprend pas la valeur sportive qui est un des principaux critères dans la procédure de sélection des UCI ProTeams (infographie).
En ce qui concerne les retours de la famille cycliste (les représentants des acteurs du sport cycliste), 31% d'entre eux a indiqué vouloir réduire la durée de certaines courses par étapes afin de permettre au calendrier de se développer (voir ci-contre ; et comme par hasard, l'organisateur du Tour d'Espagne semble vouloir aller dans ce sens en demandant en retour que les meilleurs cyclistes y participent* ; rappelons que la Vuelta a España est maintenant à 100% détenue par ASO).
* nous verrons plus loin pourquoi cette remarque n'est pas complètement anodine
Quand on regarde l'opinion du grand public des autres courses que celles de l'UCI WorldTour, les courses des calendriers continentaux, on se rend bien compte que le public a bien compris que ces courses servent de base pour le développement du sport cycliste (les différences sur les différents continents s'expliquant probablement par la surreprésentation de répondants européens et américains) :
>> Si vous le souhaitez, vous pouvez consulter le rapport de Deloitte dans le cadre de la "UCI Stakeholder Consultation: 'A Bright Future for Cycling'"
Le projet de réforme du calendrier international
Revenons-en maintenant au projet de réforme du calendrier cycliste international. Essayons d'y voir plus clair sur la base du document de présentation utilisé lors des Championnats du Monde en Italie en septembre dernier.Celui-ci présente la réforme sous le titre La réforme du cyclisme professionnel 2015-2020. Tout d'abord il faut savoir que depuis, il a déjà été décidé de repousser la mise en oeuvre au moins jusqu'en 2017 (là où le document annonçait une rédaction du nouveau règlement au 15 janvier 2014 pour une mise en place à partir de 2015 et l'achèvement de la réforme en 2020).
Après avoir présenté les grandes dates dans la genèse du projet de réforme, on trouve une page qui liste les représentants de ce qu'appelle le document les stakeholders du cyclisme. On y découvre ainsi que l'UCI WorldTour était majoritairement représenté, au détriment des courses de l'échelon inférieur. En effet, en organisateurs de courses cyclistes on y trouvait (avec entre parenthèses juste les courses UCI WorldTour que cet organisateur organise) ASO (Paris-Nice, Paris-Roubaix, La Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Critérium du Dauphiné et le Tour de France), RCS (Tirreno-Adriatico, Milan-Sanremo, le Giro d'Italia et le Tour de Lombardie), les Grands Prix Cyclistes au Canada (Québec et Montréal), Flanders Classics (Gand-Wevelgem et Tour des Flandres), le Tour de Romandie et GCP (Tour de Pékin).
Par ailleurs, on y trouvait l'AIOCC (Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes) dans laquelle les grands organisateurs de courses UCI WorldTour jouent un grand rôle et notamment ASO qui y est représenté par Christian Prudhomme en tant que président de l'AIOCC, Thierry Gouvenou qui est le secrétaire général adjoint et Jean-François Pescheux qui est le secrétaire général. Ce dernier était le représentant de l'AIOCC dans le groupe de travail autour du calendrier.
L'UCI WorldTour en soi était également représenté, par Charly Mottet, qui travaille également sur les Grands Prix Cyclistes canadiens.
Etaient également représentés les équipes et les coureurs :
- les équipes à travers de 3 représentants de l'Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels (AIGCP), des équipes Movistar et Argos-Shimano ainsi que par son directeur (Luuc Eisenga, anciennement de l'équipe Rabobank)
- les coureurs à travers de 2 représentants du CPA (Cyclistes Professionnels Associés) et Bernhard Eisel qui représentait la Commission des Athlètes de l'UCI
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Les axes d'action pour le projet de réforme
On découvre ensuite les 5 axes d'action qui ont été validés en amont pour ce projet de réforme :1/ réduire le nombre de courses au plus haut niveau
2/ identifier les pistes de développement de nouveaux événements
3/ revoir le processus de sélection des équipes
4/ professionnaliser la structure des équipes
5/ réorganiser le calendrier de l'UCI WorldTour selon 2 ou 3 niveaux
Le contenu de la réforme
En ce qui concerne le contenu de la réforme, le document commence par l'introduction d'une nouvelle notion, inventée par l'Institut des Sciences du Sport de l'Université de Lausanne (ISSUL) et qui répond au nom de ERP pour exigence règlementaire de production. La seule définition qui est donnée à l'ERP est le ratio qui détermine le pourcentage de la production des équipes liée aux épreuves de première et seconde division (sachant que jusque là le document n'avait pas encore parlé d'épreuves de première et seconde division).Ce ratio prendrait en compte 3 paramètres fixes (22 coureurs par équipe, 120 jours de course dans le calendrier de première division et le nombre de jours de course par coureur qui semble ne pas être défini pour l'instant) et 7 paramètres variables (nombre d'équipes de première division et de seconde division [qui pourtant plus loin dans le document sont fixés à respectivement 16 et 8], nombre de jours de course dans le calendrier de seconde division [fixé à 50 jours plus loin dans le document], nombre de wildcards dans les épreuves de première division, nombre d'équipes engagées dans les épreuves, pourcentage d'équipes de première division admises dans les épreuves de seconde division [75% plus loin dans le document] et taille des équipes dans les épreuves [7,8 ou 9 coureurs]). On n'en saura néanmoins pas plus sur le calcul exact sur la base de ces paramètres, ni sur ce que veut dire exactement la règle énoncée comme quoi l'Exigence Règlementaire de Production ne pourra pas dépasser 84% pour les épreuves de première et de seconde division ...
Le calendrier
On a donc appris au passage qu'il y aura des courses de prémière et de seconde division. Comme actuellement vous allez me dire avec l'UCI WorldTour d'un côté et les épreuves des calendriers continentaux de l'autre (avec différents niveaux encore dans ces derniers). Mais non, ce sont les épreuves de l'UCI WorldTour qui vont être réparties en deux divisions :- 1ère division : 120 jours de course
- 3 Grands Tours : 63 jours (Giro d'Italia, Tour de France et Vuelta a España ; et la réduction de durée proposée par le directeur de la Vuelta alors ?)
- courses par étapes en Europe : 24 jours (Paris-Nice, Tirreno-Adriatico, Critérium du Dauphiné et Tour de Suisse)
- courses d'un jour : 12 jours (Milano-Sanremo, Gand-Wevelgem, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Amstel Gold Race, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, Clasica Ciclista San Sebastian, Vattenfall Cyclassics, Grand Prix Cycliste de Québec, Grand Prix Cycliste de Montréal et Tour de Lombardie)
- nouvelles courses : 11 jours
- courses par étapes hors d'Europe : 10 jours (Tour Down Under et Tour of Beijing) - 2ème division : 50 jours de course
(Dubai Tour [RCS], Tour of Qatar [ASO], Tour of Oman [ASO], Omloop Het Nieuwsblad [Flanders Classics], Grand Prix E3, Dwars door Vlaanderen [Flanders Classics], Tour du Pays Basque/Vuelta al Pais Vasco, Flèche Brabançonne/De Brabantse Pijl [Flanders Classics], Tour de Romandie, Bayern Rundfahrt [Bayern Rundfahrt e.V.], Tour de Pologne, Eneco Tour, Grand Prix de Plouay, Paris-Tours [ASO])
=> en gras les courses qui sont actuellement sur un calendrier continental et qui bénéficieraient donc d'une promotion en UCI WorldTour, seconde division. L'ensemble de ces courses, à l'exception du Dubai Tour, organisé pour la première fois en 2014, est actuellement en hors catégorie. A part le Bayern Rundfahrt on remarquera que l'ensemble de ces courses est organisé par ASO, RCS ou Flanders Classics, tous présents dans le groupe de travail.
On voit donc clairement que les épreuves ont déjà été positionnées dans le calendrier, malgré le fait que le document présente le processus de sélection des épreuves qui se base sur 3 critères :
- les principes d'organisation du calendrier
la saison se déroule de février à octobre, tous les week-ends et principalement le dimanche, pas de chevauchement d'épreuves, pas de concurrence entre les épreuves de 1ère et de 2nde division, 6 semaines de compétition ininterrompue pour les classiques du printemps et les courses par étapes réduites à 5 ou 6 jours - le cahier des charges
une logistique efficace, un hébergement de qualité, des standards de qualité d'organisation élevés, le respect de la sécurité, une production télévisée de haut niveau et une diffusion TV mondiale, un public nombreux - la capacité financière
capacité à assumer les coûts liés au cahier des charges, augmentation des taxes de calendrier, augmentation des indemnités de déplacement des équipes
La réorganisation des équipes
Pour aller au bout de la réforme, le groupe de travail du calendrier a imaginé une nouvelle organisation des équipes professionnelles également. Au lieu d'être composées de 23 à 30 coureurs (23 étant le nombre minimum et 30 étant le nombre maximal de coureurs dans une équipe UCI ProTeam, sous condition qu'elle engage au moins 2 néo-pros, cf. l'article 2.15.110 du règlement UCI), les équipes de première division devraient créer une équipe A de 22 coureurs et une équipe B de 8 à 10 coureurs, dite équipe de développement. Il devrait y avoir 16 équipes de première division structurées ainsi.Il y aurait par ailleurs 8 équipes de 2nde division et des équipes de 3ème division (les actuelles équipes continentales professionnelles et équipes continentales).
La sélection des équipes serait basée sur à peu près les mêmes critères que ceux actuellement appliqués (voir la procédure de sélection des UCI ProTeams (infographie)) : les critères sportifs, désormais avec un système de promotion/relégation automatique, éthiques, sur base des préconisations de l'ISSUL, financiers, toujours sur base d'un audit par Ernst&Young, et administratifs, sur base d'un audit par Ernst&Young et l'administration de l'UCI.
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Les règles de participation
Quand on mélange tout cela, calendrier, réorganisation des équipes, divisions, et cétéra, il ne manque plus que les règles de participation pour savoir qui participe à quelle course et dans quelle division ou calendrier. Et, peut-être encore plus que le calendrier qui semble surtout établi sur la base des participants au groupe de travail, c'est là où le bat blesse ...Je vous laisse découvrir par vous-même les règles de participation dans les images ci-dessous :
Quand on les liste ainsi on se rend compte que l'épreuve perd une grosse partie de son peloton qui attire le public et en conséquence aura plus de mal de trouver des partenaires et de rester au même niveau. Petit à petit cela pourrait donc donner lieu à la disparition des épreuves de ce type et ça ... ça risque d'être la fin du cyclisme comme on le connaît comme le confirmait Guillaume Di Grazia (Eurosport) devant notre caméra :
(>> découvrez le reste de l'interview dans l'article Retour en images sur la soirée de remise de prix de la Coupe de France 2013)
Selon les dernières nouvelles, la participation aux épreuves en classe 1 serait finalement également permise pour les équipes de 1ère et 2nde division du pays de l'épreuve en question mais ça ne change que particulièrement la donne (les deux épreuves mentionnées ci-dessus perdraient toujours respectivement 3 et 10 équipes du meilleur niveau).
Comme je l'évoquais dans l'interview ci-dessus avec Guillaume Di Grazia, cette évolution attaque le cyclisme dans une couche inférieure de la pyramide qui forme le cyclisme international. En effet, dans des épreuves de ce type les jeunes coureurs professionnels peuvent parfaitement se mesurer aux grands noms du cyclisme international et si ceux-ci ne peuvent plus participer à ces épreuves cela donne donc un manque dans la formation des jeunes coureurs mais comme évoqué ci-dessus ces épreuves risquent également de disparaître, ce qui voudrait dire que cela annonce réellement le début de la fin du cyclisme international ...
Tout cela est donc proposé dans un contexte où l'enquête de l'UCI indiquait clairement l'utilité des courses des calendriers continentaux. En effet, plus de 48% des répondants se prononçant sur cette question estiment par exemple que l'UCI Europe Tour contribue au développement du cyclisme. Les répondants mettent notamment en avant le fonctionnement en plusieurs "niveaux" du sport cycliste et donc la progression que permettent les courses du niveau continental.
44% du grand public n'a pas su se prononcer sur cette question, ce qui ne montre à mon avis pas qu'ils pourraient les penser inutiles mais plus que ces calendriers manquent de médiatisation et que ce sont donc les courses individuellement qui vivent plus que les regroupements de ces courses sur des calendriers. Par exemple, quand un sponsor dans le monde du cyclisme m'a récemment demandé "le top 100 des cyclistes internationaux", j'ai dû accompagner ma réponse d'une explication sur le fait que le seul classement officiel que je pouvais prendre n'est pas forcément représentatif puisqu'il ne concerne que les courses UCI WorldTour, tout en le renvoyant pour un classement plus juste mais non officiel vers cqranking.com ... (un des rares points auxquels le projet semble répondre puisque outre les classements de la 1ère, 2nde et 3ème division [Europe Tour, America Tour, Asia Tour, Africa Tour et Oceania Tour], un classement global regrouperait l'ensemble des épreuves au niveau international).
Et vous, qu'en pensez-vous ??
Ci-dessus vous avez pu découvrir le projet de réforme du cyclisme international et les impacts que pourrait avoir cette réforme sur le sport cycliste. A vous maintenant de dire ce que vous en pensez. Pensez-vous que ça va dans le bon sens ? Ou c'est une mauvaise idée ? Ou alors y-a-t'il peut-être des points à prendre et d'autres à jeter à la poubelle au plus vite ? N'hésitez pas à laisser votre commentaire ci-dessous ! door Thomas VergouwenVond u dit artikel interessant? Laat het uw vrienden op Facebook weten door op de buttons hieronder te klikken!
4 commentaires | 36951 vues
cette publication est référencée dans : UCI ProTour | Cyclisme en général (hors Tour de France)
Cette réforme de l'UCI ET des organisateurs d'épreuves WT (ASO, RCS, Flanders Classics, etc ..) met bien évidemment en péril toutes de course de classe 1 en empêchant aux 24 meilleurs équipes d'y participer.
Ce qui me rassure, c'est que cette réforme (a peine pondue) est déjà repoussée à 2017 au lieu de 2015, il y a donc bcp de temps pour la modifier.
| oliv56 | mardi 10 décembre 2013 om 19h28
ASO, RCS, Flanders Classics... Reste à savoir qui joue Roosevelt, qui joue Churchill et qui joue Staline. Ce qui m'embête un peu, c'est que certains patrons des puissantes équipes Pro Teams qui soutiennent cette réforme (Lefevere par exemple) approcheront l'âge de la retraite en 2020 et pensent partir avec un bon profit en laissant un champ de ruines. Avec la menace qui pèse sur les classe 1, dans quelles épreuves formera-t-on les jeunes coureurs ? L'exigence de rigueur sur le cahier des charges me semble en revanche recevable. Enfin, je vois "qu'un public nombreux" figure dans les critères pour prétendre recevoir le label "Première division" sur certaines courses. Je constate que le Tour du Qatar figurera dans ce calendrier, ce qui me fait donc doucement rigoler au regard de la foule en délire qui se presse généralement sur les aires d'arrivées. Mais bon. D'ici là, le Qatar aura donc le temps de s'acheter des spectateurs...
| Fred59 | mardi 10 décembre 2013 om 22h29
J'espère que ce projet UCI n'est qu'un brouillon !!!
L'idée de refonder les 3 divisions n'est pas, pour moi, la meilleure solution, il n'y a pas que 24 équipes en World Tour et en Continentale Pro, et le nombre d'équipes qui ont pu participer au World Tour cette année s'élèverait peut-être à 35 !!! Qu'adviendra-t-il des petites équipes qui attendent un "instant de gloire" (une échappée sur une WT) pour conserver un sponsor ?
Le monde du cyclisme va se refermer sur lui-même où nous aurons droit qu'à des petites équipes formatrices qui courront qu'entre elles et à la fin des structures moyennes qui peuvent parfois peser !
Et là, nous avons une sacré hypocrisie, puisqu'aucun (ou presque) organisateur des courses d'un jour iront chercher des équipes de 3e division.
Quant au calendrier : on conserve le tour de Beijing à l'autre bout du monde dans le premier chapeau et on relègue des grandes épreuves comme le tour du Pays-Basque, le tour de Pologne et le tour de Romandie (à s'assied sur l'histoire cette fois !), pour les mettre au même niveau que les épreuves du Moyen Orient et du tour de Bavière !!! (il y a un bavarois dans l'entourage du nouveau président de l'UCI ? puisque sa place est vraiment incompréhensible).
Et des épreuves comme le Kuurne (merci de le souligner Thomas) sans une grosse participation, je ne l'avais jamais imaginé.
L'argent ne fait pas tout et des épreuves en plein désert ne pourront jamais accueillir des supporters (forcément !), et personne ne les regardera à la télé non plus (décalage horaire oblige). Si l'internationalisation du sport passe par la dégradation de grandes épreuves au profit de celles qui n'intéressent pas forcément, il faudrait peut-être revoir sa copie.
Autre problème : la médiatisation sera également moindre par de nombreuses équipes, des sponsors de certaines équipes (même WT pour 2014) prolongeraient-ils en cas de non-retour sur investissement ?
| Aurélien M. | vendredi 10 janvier 2014 om 10h15
Bonjour à tous,
J'ai essayé de réfléchir à une nouvelle organisation du cyclisme professionnel, et force est de constater que c'est un exercice difficile, où on est sans cesse tiraillés entre modernisme et tradition.
Voici le résultat que j'ai obtenu.
1.Divisions
Comme actuellement, les équipes seront décomposées en 3 division. La 1ère division, nommée, Champions Team (pour se rapprocher la Champions league de football, dont le nom est connu), sera composée de 24 équipes, chacune composée de 20 à 25 coureurs. Je suis parti sur ce nombre élevé car ceci permet d'inclure toutes les grandes équipes et toutes celles qui à l'heure actuel font des demandes de wild card (on est même plus large avec la présence de Wanty), de plus on se retrouverai cette année avec des équipes des 5 continents (voir graphique ci dessous).
La seconde division nommée "Continental League", regroupe les 12 équipes suivantes, composées de 15 à 20 coureurs.
Enfin la dernière division regroupe toutes les autres équipes (5 à 10 coureurs).
Mode de sélection des équipes :
En fin d'année, 2 classements sont effectués. Un classement prenant en compte les résultats de l'année en cours (2013), en additionnant les points de tous les coureurs de l'équipe, et un classement de l'année suivante(2014), en prenant en compte les transferts.
Les 24 premières équipes de 2013 sont qualifiées automatiquement en Champions league.
Si dans les 24 équipes, certaines s'arrêtent, on prend le classement 2014, et on complète la liste de 24 avec les meilleurs équipes 2014 n'étant pas dans les 24 premières de 2013. Ceci permet d'inclure de nouvelles équipes avec de grand coureurs, sans désavantager les équipes ayant fait une bonne saison 2013.
Les équipes classées entre 24 et 36 en 2013 et non repêchées en champions league sont qualifiées en continental League.
Si dans les 12 équipes, certaines s'arrêtent ou sont qualifiées en champions league grâce à leur classement 2014, on prend le classement 2014, et on complète la liste avec les meilleurs équipes 2014 n'étant pas déjà qualifiées.
Voici ce que cela donnerait pour l'année 2014, en se basant sur le classement cqranking :
[img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/03/1389985767-divisions.png[/img]
2.Classification des compétitions
Les épreuves sont décomposées en 4 groupes :
Les épreuves de Champions league : Les 24 champions teams sont automatiquement qualifiées. Une 25éme équipe est invitée. Cette équipe doit obligatoirement être une Continental Team. Toutes les compétions voient 25 équipes au départ. Elles seront composées de 5 coureurs pour les courses par étape, 6 pour les courses d'un jour.
Epreuve League 1: C'est un peu l'équivalent des course Hors catégories. Ces compétitions peuvent accepter au maximum 16 équipes de Champions league et 6 de Continental team. Il doit y avoir obligatoirement 22 équipes au départ (à moins que l'organisateur ait reçu moins de demandes). Le peloton est complété avec des équipes nationales.
Epreuves de league 2 : Equivalent des épreuves 2.1 et 1.1. Le peloton doit être composé au maximum de 50% d'équipes de Champions league, 30% d'équipe Continental League et plus de 20% d'équipes nationales.
Epreuves de league 3 : Equivalent des épreuves 2.2 et 1.2. Le peloton doit être composé au maximum de 10% d'équipes de Champions league, 30% d'équipe Continental League et plus de 60% d'équipes nationales.
[img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/03/1389985768-epreuves.png[/img]
1.Barème et classements
Un classement individuel, regroupant tous les cyclistes professionnels.
Un classement par équipe avec les équipes de toutes les divisions.
Le barème de points est complètement différent de l'actuel. En Champions league, beaucoup plus de coureurs marquent des points.
Les équipiers du vainqueur remportent également des points (pour le travail effectué)
Sur les courses par étapes, les vainqueurs du classement de la montagne et du classement par point marquent des points.
De même, tous les soirs, les porteurs des 3 maillots majeurs glanent également des points.
Enfin, un point particulier, tous les coureurs dans le même temps que le dernier coureur marquant des points remportent le même nombre de points. Par exemple, sur Paris Roubaix, si le 26ème arrive dans le même temps que le 25ème, il marque également 16pts.
En cas de cas de dopage, un coureur perd tous ses points, son équipe perd également 50pts supplémentaires au 1er cas, 100 au 2ème et 150 pour les suivants (nombre de cas dans une saison).
Détail du barème :
[img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/03/1389985766-baremes.png[/img]
3.Le calendrier Champions League
Ce calendrier se veut international, avec des étapes sur les 5 continents. L'exemple ci dessous se base sur le calendrier 2015.
La saison internationale s'étale de mi Janvier à mi Novembre. Aucun jour de course ne se superpose, excepté le Tour de Pologne, dont une étape se déroulera le jour du Grand Prix de Québec, et l'arrivée le jour du départ de la course par étape américaine. La superposition est atténuée par le fait qu'avec le décalage horaire, les courses ne se dérouleront pas en même temps.
Le mois de Janvier reste proche de ce qui existe déjà. Les 2 courses proposées ont lieu en Australie, avec une course d'un jour (course en ligne se terminant par le circuit du critérium précédant le Tour Down Under) et le Tour Down Under.
Février propose un schéma similaire à l'Australie (course d'un jour + course par étape), mais en Afrique, j'ai positionné la course d'un jour en Afrique du Sud, et utilisé pour la course par étape la Tropicale Anissa Bongo, plus grande course Africaine actuelle. La suite du mois se déroule en Amérique du Sud, avec une cassique reprenant le circuit des moniaux de 1995 en Colombie, puis direction l'Argenine pour disputer le Tour de San Luis.
En Mars, retour en Europe avec un gros bloc de courses, par étapes. Paris Nice est avancé d'une semaine, commence un Samedi et se termine un Samedi, pour ne pas se supersposer avec Tirreno Adriatico, qui est avancée de 3 jours. Le Tour de Catalogne débute dès le lendemain de l'arrivée de Tirreno. Commence alors les grandes classiques du calendrier, avec la Primaverra pour commencer, puis GP E3 en semaine et Tour des Flandres, avancé d'une semaine. Le Tour du Pays Basque conserve sa place entre La Ronde et Paris Roubaix.
Avril débute avec la fin du Tour du Pays Basque On continue avec Paris Roubaix, et Gand Wevelgem pour terminer les Flandriennes. On enchaine comme cette année avec l'Amstel, La Flèche et Liège. Grande nouveauté, le Tour d'Espagne retrouve sa place en Avril. La course est ramenée à 2 semaines et 15 étapes. Si je ne suis perssonnelement contre la éduction des 3 grands Tours, j'ai opté pour cette option après les paroles du directeur de la Vuelta, près à réduire la durée de son épreuve.
En Mai, fin de la Vuelta, et 5 jours plus tard, départ d'un Giro démarrant une semaine plus tard.Ceci permettra peut être de réduire les risques de mauvaises conditions météorologiques.
En Juin, fin du Giro, et le week end suivant, création d'une nouvelle épreuve dans les Alpes, avec une compétition sur 3 jours se déroulant chaque année dans un pays différent de l'arc Alpin. L'objectif est de proposer de mi Mai à mi Aout des compétitions en montagne. Je suis parti sur 3 étapes comme suit : un CLM en côte, une étape marthon(250km – 6500m de dénivellé positif minimum), et une étape très courte pour terminer(moins de 150km mais 3500m de dénivellé minimum). Mon autre idée serait de proposer 3 courses d'un jour en montagne se déroulant le Mercredi, Vendredi et Dimanche. Il manque en effet des classiques en montagne. Juin continue avec les championnats nationaux (CLM le Jeudi, course en ligne le Dimanche), la classique de Hambourg avancée de 2 mois et disputée en semaine, et se termine par le départ du Dauphiné, beaucoup plus tard qu'actuellement. Le départ du Dauphiné est donné un Samedi, pour conserver 8 jours de courses et ne pas se chavaucher avec le Tour de S uisse.
En Juillet, fin du Dauphiné, un Samedi à seulement 2 semaines du départ du Tour. Le lendemain, départ du Tour de Suisse, qui se terminera seulement 5 jours avant le départ du Tour. Le Tour de France débute 2 semaines plus tard qu'en 2014, avec un départ le 1er Samedi de la 2ème quinzaine de Juillet.
Aout commence avec la fin du Tour, et s'enchaine avec le Tour de Romandie, décalé en Aout pour proposer un parcours plus difficile, avec une météo qui devrait être plus avantageuse. La course devrait réunir tous les grands noms n'ayant pas participé au Tour de france. On enchaine avec la Classica St Sebastien, en semaine, à quelques jours des mondiaux, qui retrouvent leur place fin Aout.
Ces mondiaux seraient composés uniquement de course disputées par équipe natiaonales. Le CLM par équipe est supprimé. Le programme serait :
Samedi : Compétion par équipe féminine. 1 Junior et 2 seniors se relaient sur le circuit des mondiaux. Chacune fait 3 tours de circuit, en passant le relais à la fin de chaque tour.
Dimanche : Compétition par équipe masculine : 1 juinor, 2 espoirs et 4 élites se relaient sur le circuit des mondiaux. Chacune fait 3 tours de circuit, en passant le relais à la fin de chaque tour.
Lundi : CLM individuel junior femmes et espoir hommes.
Mardi ; CLM individuel junior hommes et élite femmes.
Mercredi : CLM individuel élite hommes.
Jeudi : Jour de repos.
Vendredi : Course en ligne junior femmes et espoir hommes.
Samedi : Course en ligne junior hommes et élite femmes.
Dimanche : Course en ligne élite hommes.
En Septembre, c'est la tournée Américaine, avec les 2 classiques canadiennes à Québec et Montréal, et une compétition de 2 semaines et 15 étapes aux Etats Unis, que j'ai situé autours de la Sierra Nevada. Les coureurs restés en Europe pourront profiter du Tour de Pologne pour conserver lur forme.
En Octobre, ce sera la tournée Asiatique, avec le Tour de Pekin, 2 courses d'un jour au Japon, et le Tour de Langkawi, déplacé de Février à Octobre.
Enfin, en Novembre, retour en Europe, pour un Tour du Bénélux plus tourné vers l'esprit des classiques de Primptemps, puisque le temps sera plus frais qu'en Aout.Le Tour de Lombardie retrouve une place très, et les feuilles mortes devraient être au rendez vous. Enfin, la saison se termine en Afrique, au Tour du Rwanda. J'ai rajouté cette épreuve après avoir vu des images de la foule au bord de la route, c'était impressionnant, il y a un vrai potentiel de course populaire là bas, pas comme en Chine.
[img]http://image.noelshack.com/fichiers/2014/03/1389985769-calendrier.png[/img]
| Olivier73 | samedi 22 mars 2014 om 12h03