2013 est maintenant terminé et 2014 a commencé il y a quelques jours déjà. Au début de la saison cycliste 2013, l'équipe africaine MTN-Qhubeka a fait un pas dans la hiérarchie cycliste en devenant une équipe Continentale Pro (depuis 2008 l'équipe avait été présente dans le peloton professionnelle en tant qu'équipe Continentale et elle était donc forcément un peu moins visible dans les différentes courses UCI qu'en 2013).
Rob Child, de l'Elite Sport Group (ESG), est l'expert en nutrition de l'équipe africaine et est donc souvent impliqué dans les activités de l'équipe. Rob a gentiment accepté d'amener les lecteurs de Velowire dans les coulisses de cette équipe remarquable, à travers de différents articles qui seront publiés tout au long de l'année.
Grâce aux contributions de Rob nous découvrirons comment MTN-Qhubeka travaille vers son objectif de participer au Giro d'Italia en 2014 et ensuite au Tour de France en 2015 ! Il y a plein de choses à découvrir au sujet de cette équipe qui essaie d'atteindre ses objectifs ambitieux malgré son budget relativement petit.
Pour commencer, Rob a proposé de vous faire revivre l'année 2013 de l'équipe, la première saison pendant laquelle l'équipe était enregistrée en tant qu'équipe Continentale Pro.
LIRE LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ
MTN-Qhubeka : Résumé de 2013
Quand l'équipe africaine MTN-Qhubeka a commencé la saison 2013 elle ressemblait pas mal à d'autres équipes Continentales ayant osé faire le pas vers le niveau Continental Pro. Mais, avec un budget qui fait la moitié de ses concurrents au niveau Continental Pro et un dixième de celui des "top équipes", on ne leur prédisait pas de grands résultats. Rajoutez à cela des coureurs dont le talent était inconnu ou non encore révélé et vous comprenez que nombreux étaient ceux qui avaient déjà mis l'équipe de côté avant même qu'ils ont pu donner un coup de pédale. Mais quand on regarde d'un peu plus près on se rend compte que MTN-Qhubeka n'est pas comme d'autres : il s'agit d'une équipe qui court pour changer des vies en faisant connaître l'organisation caritative Qhubeka. Cette organisation fournit à des communautés africaines le moyen ultime du transport durable - le vélo .... améliorant l'accès à l'éducation, aux soins et leur autonomie.Dans l'équipe les choses étaient également différentes, le budget limité impliquait l'absence de coureurs "stars"... au lieu de ça il y avait plusieurs jeunes espoirs, qui avaient tous envie de se mesurer aux meilleurs coureurs au monde.... Trois quarts de l'équipe était composé de talents cyclistes africaines, avec la moitié des coureurs étaient des Africains noirs, une première pour le peloton pro et peut-être un signe du futur du cyclisme...
Tirreno Adriatico était la première course UCI WorldTour pour MTN-Qhubeka. Face aux géants du sport tels que Sky, Omega Pharma-QuickStep et Garmin-Sharp il s'agissait d'un véritable test de la qualité et de la force de l'équipe. Alors que les média faisaient surtout l'éloge de la 3ème place lors de la première étape avec Gerald Ciolek, c'était la 8ème place de Kristian Sparagli qui montrait clairement l'esprit compétitif de l'équipe. Le coureur de 22 ans prenait la roue de Peter Sagan dans les derniers 10 kilomètres avant de le battre dans les derniers mètres vers l'arrivée... Cet esprit compétitif est ce qui représente MTN-Qhubeka : une équipe avec une confiance interne et une motivation qui vont bien au-delà des budgets ou de la reputation d'autres équipes...
Cette approche a également servi MTN-Qhubeka quand l'équipe s'est vue attribuer un wildcard pour la reine des classiques ... Milan-Sanremo. Le toujours souriant Songezo Jim y a écrit de l'histoire en étant le premier coureur noir Sud-Africain a prendre le départ dans une course UCI WorldTour. Dans ce qui s'est transformé en baptème de glace, Songezo montrait une performance remarquable, abandonnant enfin à cause des conditions climatiques bien après que de nombreux grands coureurs aient rejoints leurs bus.
Mais la vraie info était celle qui venait de la tête de la course ! Toutes les équipes avaient été décimées à cause des conditions climatiques, rendant ainsi nuls les avantages de tout effort d'optimisation aérodynamique, de vélos ultra légers, de changement de vitesse électronique ou de super-domestiques. La victoire s'est jouée entre les trois hommes les plus forts et les plus endurants de la course : Peter Sagan, Fabian Cancellara et Gerald Ciolek – le résultat : une victoire pour Gerald Ciolek de MTN-Qhubeka. Seulement 3 mois après le début de la saison cycliste l'équipe avait déjà remporté sa première classique historique !
Le directeur de l'équipe, Doug Ryder – qui est souvent la source d'inspiration pour les succès de l'équipe MTN-Qhubeka – a non seulement l'esprit de construction mais est également connu pour laisser sa place au rêve. Néanmoins, même lui n'aurait jamais cru que MTN-Qhubeka pouvait remporter Milan-Sanremo dans sa première année en tant qu'équipe Continentale Pro.
Cette victoire donnait de l'espoir à d'autres coureurs de MTN-Qhubeka pour pouvoir réaliser de bonnes performances. Tsgarbu Grmay a écrit une nouvelle feuille de l'histoire en devenant le premier coureur éthiopien à remporter une course UCI, prouvant ainsi que le talent éthiopien connu de la course à pieds sur les distance moyenne et longue peut se transmettre au cyclisme pro.
Malgré l'absence d'un "train" pour les sprints qui vaut plusieurs millions d'euros, Gerald Ciolek continuait à prendre des places de podium, et remportait les Tours d'Autriche et de Grande-Bretagne.
Passons alors au mois d'août quand l'équipe a eu le privilège de participer dans sa plus grande course à étape jusqu'ici, la Volta a Portugal (le Tour du Portugal). Au niveau juste en-dessous d'un Grand Tour, il s'agit d'un vrai test physique et mental, même pour des coureurs pro du plus haut niveau. Pour MTN-Qhubeka cette course était un bon indicateur pour savoir où en était l'équipe dans son objectif de participer au Giro d'Italia 2014 avec un esprit compétitif. Sur le papier, l'équipe ne représentait pas grand chose, avec des coureurs jeunes et avec relativement peu d'expérience.
Pour MTN-Qhubeka, Sergio Pardilla, auparavant équipier dans l'équipe Movistar, a déposé le peloton pour ainsi sortir de l'ombre en remportant une étape avec arrivée en altitude où il a pris le maillot jaune de leader de la course. Lors des jours suivants l'équipe a travailler dur et sans relâcher sous des températures dépassant souvent les 40°C pour défendre ce maillot. Cela demandait d'énormes sacrifices personnels de tous les coureurs de l'équipe. Le plus remarquable était celui du Champion Sud-Africain sur Route, Jay Thompson, qui a mis de côté ses ambitions personnelles pour attaquer répétitivement pour ainsi fatiguer les équipes concurrentes. Les efforts surhumains de l'équipe MTN-Qhubeka ont permis de garder le maillot pendant 4 jours inoubliables.
Le Tour de Grand-Bretagne était le dernier tour national européen de MTN-Qhubeka et à nouveau on trouvait l'équipe aux avant-postes. Gerald Ciolek montrait qu'il était bien plus qu'un concurrent des meilleurs sprinteurs au monde en remportant une étape et en prenant ainsi la tête dans le classement général comme dans le classement par points. Le grimpeur Sergio Pardilla montrait un autre côté de l'énorme talent cycliste qui se trouve dans son petit corps de 58kg en terminant 9ème dans le contre-la-montre plat, indiquant simplement : "J'avais de bonnes jambes aujourd'hui". Lors de la 6ème étape ses jambes ont eu un challenge auquel elles se prêtaient encore mieux avec l'étape reine vers Haytor. Les commentateurs de la course n'arrêtaient pas de dire que l'échappée d'un duo pourrait bien aller au bout puisqu'on y trouvait le meilleur grimpeur du Tour de France, Nairo Quintana, et Dan Martin, qu'ils décrivaient comme "les meilleurs grimpeurs au monde". Mais il leur a fallu un certain temps avant de reconnaître Sergio Pardilla qui bouchait le trou avec cette échappée. Au final, il terminait 4ème de l'étape, devant Quintana, Martin et Bradley Wiggins.
Alors que la saison européenne se terminait, les courses ne s'arrêtaient pas là. Au Tour de Rwanda l'équipe montrait sa force en terminant avec 4 coureurs dans le top 10 du prologue, mais c'était dans les étapes en ligne que l'équipe s'est réellement dévoilée. Lors de la première étape en ligne, Jay Thomson a pris une victoire très émotionnelle dans son maillot de Champion de l'Afrique du Sud, rapidement suivie par une victoire du médaillé d'argent du Championnat du Monde Espoirs, Louis Meintjes. Pour MTN-Qhubeka, l'"équipier" Johann Van Zyl a trouvé des capacités de sprinteur jusque là inexploités qui lui ont permis de remporter une étape. Dans les derniers jours de la saison 2013 le sprinteur algérien Youcef Reguigui a pris sa première victoire d'étape de la saison.
En faisant une rétrospective de 2013, les performances de MTN-Qhubeka peuvent être vues à différents niveaux et c'était à chaque fois de grands succès. La communication autour de l'organisation caritative Qhubeka a permis d'améliorer la vie de nombreuses personnes en fournissant plus de trois milles cinq cents vélos en 2013. Les coureurs et le staff qui ont rejoints MTN-Qhubeka ont osé rêver en grand et ont dépassé leurs ambitions. Dans cette première saison à ce niveau, MTN-Qhubeka est classée 2ème équipe Continentale Pro !
Le directeur de l'équipe Doug Ryder a résumé cette incroyable saison en disant :
- 2013 nous a permis de montrer ce qui est possible quand une équipe court pour quelque chose de bien plus grand et plus important que juste les victoires dans les courses, cela permet de te pousser vers le haut. Le cyclisme a changé la vie de 70% des coureurs de cette équipe et ils ne vont pas abandonner pour tout reperdre.
- En fonction de l'emploi du temps de Rob Child, d'autres articles couvriront d'autres sujets comme par exemple les objectifs pour la saison 2014 de MTN-Qhubeka, le contexte particulier de certains coureurs qui font leur retour au cyclisme professionnel (Linus Gerdemann et John-Lee Augustyn qui étaient tous les deux sans contrat en 2013) mais également des sujets plus spécifiques liés au domaine d'activité principale de Rob, la nutrition de l'équipe. Si vous cherchez à savoir quelque chose de particulier sur l'équipe, n'hésitez pas à poser vos questions ! Dans la mesure du possible, vous trouverez peut-être la réponse à vos questions dans un des futurs articles de Rob.
En attendant, n'hésitez pas à visiter le site web d'Elite Sport Group ou le site officiel de Team MTN-Qhubeka.
Vond u dit artikel interessant? Laat het uw vrienden op Facebook weten door op de buttons hieronder te klikken!
5 commentaires | 21671 vues
cette publication est référencée dans : Dans les coulisses de MTN-Qhubeka
Nice review - good to see that cycling is growing in Africa - will be following MTN-Qhubeka's progress with interest this season! Looking forward to further updates!
| Tim | lundi 13 janvier 2014 om 10h12
Good to hear awareness is being raised through good results around a charity as opposed to large companies with large marketing budgets. Success breeds success so I too look forward to following the team with interest. I'm sure there is much untapped talent in Africa!
| Jas | lundi 13 janvier 2014 om 11h07
Nice to hear what MTN - Qhubeka´s in doing in Africa. Very far from what happen in Brazil.
| fabio ferreira | lundi 13 janvier 2014 om 15h13
A fascinating insight into the oiling of the wheels of a team with interesting and pretty unique challenges to face.Heartwarming to see the children on their bikes. A really worthwhile project to support I think.
| edd harrison | samedi 17 mai 2014 om 10h37
The sky's the limit for a good cause and a motivated team even without the backing of an oligarch.How will things pan out in 2014?
| charlemaigne butt | samedi 17 mai 2014 om 11h18