Il y avait deux grands favoris au départ de la 114ème édition de Paris-Roubaix, Peter Sagan (Tinkoff) et Fabian Cancellara (Trek-Segafredo). Même si d'autres coureurs étaient "marqués", on attendait beaucoup de ces deux hommes. Alors qu'un groupe de tête avec quelques éléments forts roule déjà à l'avant de la course, une chute dans le peloton sonne néanmoins la fin du rêve pour ces deux favoris car ils se retrouvent dans la deuxième partie du peloton, sans jamais pouvoir revenir sur le groupe de tête qui fusionne avec une partie du premier peloton. Une chute met même fin à tout rêve d'une bonne place au classement de la Reine des classiques pour Fabian Cancellara.
L'écrèmage sur les secteurs pavés finit par distiller un petit groupe de 5 coureurs, Tom Boonen, Luke Rowe, Edvald Boasson Hagen, Sep Vanmarcke et Mathew Hayman et il devient évident à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée que la victoire va se jouer parmi ces coureurs. Il y a alors eu beaucoup de suspense avec différentes attaques dans les 20 derniers kilomètres mais finalement c'est bien à 5 qu'ils ont joué la victoire au sprint. Finalement c'est Mathew Hayman qui le remporte, devant Tom Boonen !
Le résumé de Paris-Roubaix 2016
198 coureurs se sont présentés au départ de Paris-Roubaix 2016 à Compiègne ce matin et, comme indiqué dans mon article sur le parcours, le départ a été repoussé à 10h50 car il faisait beau et c'était l'horaire optimal calculé pour éviter une fermeture du passage à niveau du côté de la Trouée d'Arenberg. Initialement il était prévu que le peloton compterait 199 éléments mais Jacopo Guarnieri (Team Katusha) n'a pas pris le départ.La course est alors partie à vive allure et ce n'est qu'au kilomètre 9 qu'un premier groupe a réellement commencé à se détacher du peloton. Il s'agissait de 4 hommes avec Nils Politt (Katusha), Robin Sténuit (Wanty-Groupe Gobert), Benoit Jarrier (Fortuneo-Vital Concept) et Christophe Laporte (Cofidis). Partis en contre, les deux coureurs lituaniens Evaldas Siskevicius (Delko Marseille Provence-KTM) et Gediminas Bagdonas (AG2R La Mondiale) sont alors venus agrandir ce groupe à 6 coureurs mais ils n'ont jamais eu plus de 20 secondes d'écart et au kilomètre 19 leur aventure touchait alors déjà à sa fin quand le peloton a repris ce petit groupe.
Ensuite on a vu un plus grand groupe, d'environ 25 coureurs, se former à l'avant, mais là aussi l'écart n'est jamais monté très haut. Avant que ce groupe ne se fasse reprendre par le peloton, ce sont alors trois coureurs qui se détachent à l'avant de ce groupe et au final on voit Elia Viviani (Team Sky), Alexander Porsev (Team Katusha) et Boy van Poppel (Trek-Segafredo) continuer en nouveau trio de tête.
A la sortie de Saint-Quentin, à une quarantaine de kilomètres du premier secteur pavé, ce trio de tête est néanmoins également repris par le peloton et c'est alors que se forme le groupe de tête qui partira en premier sur les secteurs pavés qui font la particularité de Paris-Roubaix. Dans ce groupe on trouvait pas moins de 16 coureurs, avec Sylvain Chavanel (Direct Energie), Mathew Hayman et Magnus Cort Nielsen (Orica-GreenEDGE), Jelle Wallays et Marcel Sieberg (Lotto-Soudal), Yaroslav Popovych (Trek-Segafredo), Johan Le Bon (FDJ), Salvatore Puccio (Team Sky), Michael Morkov (Katusha), Michael Gogl (Tinkoff), Frederik Backaert (Wanty-Groupe Gobert), Tim Declercq (Topsport Vlaanderen-Baloise), Marko Kump (Lampre-Merida), Yannick Martinez (Delko Marseille Provence-KTM), Imanol Erviti (Movistar), Borut Bozic (Cofidis) et Reinardt Janse van Rensburg (Dimension Data).
Ils ont du mal à creuser l'écart dans un premier temps, mais ils entament finalement le premier secteur pavé à Troisvilles avec une minute d'avance sur le peloton. Michael Morkov est alors le premier à devenir victime de la malchance qui n'est jamais loin sur Paris-Roubaix, car suite à une crevaison il quitte le groupe de tête.
Dès l'entrée sur les secteurs pavés c'est alors l'équipe Sky qui se positionne en tête du peloton pour contrôler la course et l'écart du groupe de tête. Groupe de tête qui perd alors un nouvel élément, avec Yannick Martinez qui est victime d'un problème de chaîne, et encore un autre dans le secteur de Vertain quand Jelle Wallays est victime d'une crevaison.
Dans le secteur numéro 20, celui de Monchaux-sur-Écaillon, l'écart du groupe de tête atteint alors son maximum, à 3'50" lorsque le peloton qui mène la chasse derrière est coupé en deux suite à une chute. Les deux grands favoris de la course, Peter Sagan (Tinkoff) et Fabian Cancellara (Trek-Segafredo), se trouvent alors dans la deuxième partie du peloton mais finalement le premier peloton perd de nombreux éléments lorsque celui-ci, avec Tony Martin et Tom Boonen (Etixx-QuickStep), s'approche du groupe de tête.
Dans ce groupe de tête, Johan Le Bon n'arrive alors plus à suivre le rythme, ce qui diminue donc ce groupe à 12 éléments. Quand le groupe de Tom Boonen rejoint ce groupe, celui-ci contient alors pas moins de 4 coureurs de la Team Sky, Salvatore Puccio qui y était déjà, mais également les deux hommes forts de l'équipe, Luke Rowe et Ian Stannard ainsi que Gianni Moscon. Avec l'accélération naturelle au moment où les deux groupes se rejoignent, plusieurs coureurs de l'ancien groupe de tête sont alors lachés et au final on se retrouve avec un groupe de tête de 14 coureurs, contenant aux côtés de ces 4 coureurs de l'équipe Sky également Tom Boonen, Marcus Burghardt (BMC Racing Team), Heinrich Haussler et Aleksejs Saramotins (IAM Cycling), Mathew Hayman, Marcel Sieberg, Sep Vanmarcke et Maarten Wynants (Team Lotto NL-Jumbo), Imanol Erviti et Edvald Boasson Hagen (Dimension Data).
A une soixantaine de kilomètres de l'arrivée, l'écart entre ce groupe et le groupe avec Sagan et Cancellara est alors d'une quarantaine de secondes quand Cancellara accélère et emmène avec lui le Champion du Monde, Peter Sagan.
Alors que l'équipe Sky se sentait sans doute assez à l'aise car clairement en surnombre dans ce groupe de tête, le malheur leur est retombé dessus ... En effet, dans le secteur pavé numéro 11, de Auchy à Bersée, dans un virage sur des pavés partiellement mouillés, on voit Gianni Moscon tomber et Luke Rowe qui roulait juste derrière fait alors un beau soleil et finit "simplement" debout.
Huge crash for Team Sky at the front. Luke Rowe went down hard #ParisRoubaix pic.twitter.com/1QeIGRQ5PP
— Cycling Weekly (@cyclingweekly) April 10, 2016
Ian Stannard devrait alors reprendre le rôle de leader de l'équipe Sky, accompagné de Salvatore Pucchio, en tête de la course depuis de nombreux kilomètres, mais dans un virage un kilomètre plus loin il arrive alors la même chose à Pucchio (glissade sur des pavés mouillés). De 4 coureurs Sky dans le groupe de tête, Ian Stannard se retrouve donc tout seul ! Luke Rowe revient néanmoins très vite et avec Marcus Burghardt qui se fait distancer, on se retrouve donc avec un groupe de tête de 11 coureurs.
Toujours en poursuite, Cancellara tombe alors à 46 kilomètres de l'arrivée dans le secteur pavé de Mons-en-Pévèle, prenant avec lui dans la chute de nombreux autres coureurs. Peter Sagan arrive néanmoins à passer au-dessus et autour en sautant au-dessus du vélo de Cancellara !
Alors que dans le groupe de tête on voit successivement des tentatives d'attaque de Marcel Sieberg puis de Tom Boonen à 30 kilomètres de l'arrivée (mais Sep Vanmarcke ne lui laisse pas la chance de s'en aller), le groupe de Peter Sagan roule avec environ une minute d'écart derrière ce groupe de tête et ne se rapproche pas beaucoup. Dans ce groupe on trouve à côté de Sagan également Bert de Backer et Ramon Sinkeldam (Giant-Alpecin), Marcus Burghardt, Oliver Naesen (IAM Cycling), Luke Durbridge (Orica-GreenEDGE), Maarten Wynants, Adrien Petit (Direct Energie) et Dylan van Baarle (Cannondale).
Dans le secteur pavé de Camphin-en-Pévèle à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée ce sont alors Ian Stannard, Tom Boonen, Mathew Hayman (qui, rappelons-le, était échappé depuis de très nombreux kilomètres !), Sep Vanmarcke, Edvald Boasson Hagen qui se détachent des autres coureurs du groupe de tête. Alors que Sep Vanmarcke accélère dès l'entrée du Carrefour de l'Arbre, Mathew Hayman perd le contact et le coureur belge prend tous les risques pour creuser l'écart notamment sur Ian Stannard et Tom Boonen qui semblaient les plus forts dans ce groupe de tête.
Eet en drinkt @sepvanmarcke wel? #ParisRoubaix pic.twitter.com/UHdaTQYDgW
— Wijkagent J. Kobes (@Jacob_Kobes) April 10, 2016
Le trio de poursuivants, Tom Boonen, Ian Stannard et Edvald Boasson Hagen n'abandonnent néanmoins pas leurs efforts et à la sortie de ce secteur mythique, le coureur belge n'a finalement qu'une dizaine de secondes d'avance. Hayman revient alors également sur ce trio et à 4 ils arrivent à revenir sur Sep Vanmarcke à une douzaine de kilomètres de l'arrivée.
A 6 kilomètres de l'arrivée, après les différents secteurs pavés, c'est alors au tour d'Ian Stannard d'accélérer, mais grâce aux efforts de Tom Boonen et Sep Vanmarcke le groupe de 5 se reforme en tête de la course. Chacun d'entre eux tente alors une accélération dans les 5 derniers kilomètres mais aucun d'entre eux n'arrive à faire la différence. A 2,7 kilomètres de l'arrivée c'est néanmoins à nouveau le quadruple vainqueur de Paris-Roubaix, Tom Boonen qui tente sa chance. Mathew Hayman revient sur lui et semble ensuite pouvoir se distancer, mais finalement ils se retrouvent en duo de tête à l'entame du dernier secteur pavé avant l'entrée dans le vélodrome ! A l'entrée du vélodrome Sep Vanmarcke opère également la jonction et sur la piste les deux autres coureurs en font de même. C'est donc en sprint à 5 que se joue la victoire de Paris-Roubaix 2016 et c'est Mathew Hayman, en échappée depuis le plus longtemps (!), qui empêche Tom Boonen de prendre une cinquième victoire !
Le classement de Paris-Roubaix 2016
Voici le top 10 de Paris-Roubaix 2016 : 1/ Mathew Hayman (Orica-GreenEDGE) - 5h51'53" 2/ Tom Boonen (Etixx-QuickStep) 3/ Ian Stannard (Team Sky) 4/ Sep Vanmarcke (Team Lotto NL-Jumbo) 5/ Edvald Boasson Hagen (Dimension Data) - +0'04" 6/ Heinrich Haussler (IAM Cycling) - +1'00" 7/ Marcel Sieberg (Lotto-Soudal) 8/ Aleksejs Saramotins (IAM Cycling) 9/ Imanol Erviti (Movistar Team) - +1'07" 10/ Adrien Petit (Direct Energie) - +2'20" |
|
La vidéo de l'arrivée de Paris-Roubaix 2016
Voici les derniers hectomètres de la course en vidéo :La réaction des principaux acteurs de ce Paris-Roubaix 2016
Voici en vidéo la réaction des principaux acteurs de Paris-Roubaix 2016 :LIRE LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ
Le vainqueur, Mathew Hayman (Orica-GreenEDGE)
Tom Boonen (Etixx-QuickStep), le numéro deux
LIRE LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ
Fabian Cancellara, malheureux dans la course !
Le résumé de Paris-Roubaix 2016 en vidéo
Voici le résumé de Paris-Roubaix 2016 en vidéo :Vond u dit artikel interessant? Laat het uw vrienden op Facebook weten door op de buttons hieronder te klikken!
4 commentaires | 4443 vues
cette publication est référencée dans : Paris-Roubaix | Classiques
Une course d'anthologie. Le meilleur cru qu'il m'ait été donné de suivre.
Concernant la perf d'Hayman : beaucoup insistent sur le fait qu'il a fourni beaucoup d'efforts étant échappé, mais à mes yeux, les efforts qu'il a fourni n'ont pas été beaucoup plus intenses que ceux des principaux favoris, je m'explique.
Dans un premier temps, aucune échappée n'a pu se dégager jusqu'à St-Quentin ; après la formation de l'échappée, les équipes Sky et Etixx ont couru très vite pour contrôler l'écart avec un groupe conséquent à l'avant. La course a été extrêmement rapide pendant les deux premières heures, et a usé un grand nombre d'équipiers qui habituellement ne se seraient mis en route que bien plus tard dans la course. On a même eu droit à quelques cassures et bordures. Jusqu'ici, les gros favoris ne se montrent pas encore, mais leurs équipes sont déjà à l'ouvrage. A l'avant, Hayman relaye mais dans un groupe comme celui-ci, il s'écoule un certain temps entre deux relais (indépendamment de la possibilité que Cort Nielsen ait pu faire plus de travail pour économiser Hayman). On ne parle pas d'une échappée à 3 où le temps passé à prendre du vent impacte sur la fraîcheur.
La grosse chute qui retarde Sagan et Cancellara survient dans le secteur de Monchaux-sur-Ecaillon, soit en gros 80 bornes après la constitution de l'échappée. A partir de là, Vanmarcke, Boonen, Stannard et EBH se retrouvent aux avants-postes. La course est animée par des cassures dans ce groupe de tête, quelques chutes, des soucis mécaniques, donc quand même des efforts à faire pour les favoris du groupe Boonen, plus la nécessité de tenir à distance Sagan/Cancellara. Pendant ce temps, Hayman, qui a été repris depuis, reste calé dans les roues, ne fait aucun effort et n'a aucun pépin mécanique.
Le fait est qu'à partir de la grosse chute, aucun favori ne s'est contenté d'attendre bien calé dans la roue de ses équipiers pour placer une attaque décisive dans le Carrefour de l'Arbre. Les équipiers avaient disparu depuis un bon moment, la faute à la chute, certes, mais aussi au départ canon dans les deux premières heures de course. Tous les gros étaient à l'ouvrage dès Haveluy, là où Hayman a fait des efforts devant, mais ne s'est pas non plus complètement cramé. Quand ça s'est regroupé devant, il n'a plus mis une oreille dehors (à juste titre, Sky, Etixx et Lotto NL avaient des équipiers à faire rouler, d'ailleurs à ce moment là, Stannard roulait pour Rowe).
Pour moi, cette course dantesque (qu'est-ce que ça aurait été avec de la pluie !) est due à ce départ ultra rapide qui a rapidement émoussé les coéquipiers des leaders et les a forcé à se découvrir à plus de 100 bornes du but. On ne va pas refaire la course (sûrement pas celle-ci !), mais avec un départ "normal", peut-être que Sagan et Cancellara auraient eu des équipiers à faire rouler alors qu'il n'étaient qu'à une grosse vingtaine de secondes du groupe Etixx Sky Lotto NL, et la course serait peut-être retourné à une situation plus classique, avec des favoris restant au chaud jusqu'aux 50 derniers km, et attendant le Carrefour de l'Arbre pour vraiment mettre la grosse attaque. Là, l'état de fraîcheur aurait joué en faveur des favoris cotés.
| Freddy | lundi 11 avril 2016 om 10h34
Bonjour Freddy,
100% d'accord avec toi.
J'irais même jusqu'à dire que c'est la plus belle classique que j'ai vu.
Je me pose la question du rôle de la TV dans ce déroulement. Le fait de proposer une diffusion en intégralité a l'air d'avoir boosté le début de la course.
Certains coureurs l'on d'ailleurs indiqué, tout le monde volait se montrer dès le départ.
Il y a beaucoup de critiques sur le vainqueurs, car ce n'est pas un grand nom. Pour ma part, cela n'a jamais été un problème de voir un équipier remporter une grande course. Le plus important c'est d'avoir une course animée, et pour ça, on a été servi.
| Oli | lundi 11 avril 2016 om 11h01
Le départ a été très rapide c'est vrai avec la constitution d'un premier groupe de 24 qui a roulé pendant 20 kilomètres avec des coureurs dangereux.
Il y avait là deux coéquipiers de Cancellara d'ailleurs : Devolder et Van Poppel, quelques outsiders, Ladagnous, Le Bon, Cavendish
A partir de là, quelques équipes non représentés : Direct Energie et Etixx ont commencé à rouler pour revenir très vite sur cette échappée.
Derrière, Chavanel ressort avec un gros groupe qui n'avait que 30 secondes avant d'entamer les pavés ou Sky a roulé. L'écart à augmenté mais quelques coéquipiers de Boonen comme Tepstra a eu des problèmes et ont été obligés de faire une poursuite.
En plus Kristoff a très rapidement disparu de la circulation sur ennui mécanique.
Quand, il y a la chute qui coupe le peloton en deux, Martin est déjà devant et emmène le groupe de costaud, mais, Martin fait tout sauté obligeant les Jumbo a une poursuite.
Boonen continue le travail de sape et le groupe se réduit permettant à Cancellara et Sagan de revenir à un moment à 30 secondes sur une accélération du Suisse qui est déjà émoussé et en manque d'équipiers. Ensuite, l'écart augmente et la chute du Suisse ne permet plus de revenir.
Ils sont tous cramés et d'ailleurs Petit qui a fait une course sage revient sur la fin.
Bref, une course folle.
| david | lundi 11 avril 2016 om 11h41
Good luck Peter Sagan in the Ardennes classics. You deserve another win or three.
| rob wright | lundi 11 avril 2016 om 17h46